La température moyenne globale a augmenté de plus de 1,1°C depuis l'ère préindustrielle. Les conséquences sont dramatiques : multiplication des événements météorologiques extrêmes (sécheresses, inondations, canicules, ouragans), montée du niveau de la mer, perte de biodiversité, et menaces sur la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable. L'urgence climatique est une réalité tangible, exigeant une action immédiate et coordonnée à l'échelle mondiale.
Les conférences des parties (COP) ont permis des avancées significatives, comme l'Accord de Paris. Cependant, les engagements actuels des nations restent insuffisants pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, objectif fixé par l’Accord de Paris pour éviter les pires conséquences du changement climatique. Un nouveau sommet international est crucial pour réévaluer les stratégies, renforcer l'ambition collective et accélérer la mise en œuvre de solutions concrètes.
Les défis climatiques majeurs
Le changement climatique est un défi systémique complexe qui nécessite une approche globale et intégrée. Plusieurs défis majeurs doivent être relevés simultanément et de manière coordonnée.
Le réchauffement climatique et ses conséquences dévastatrices
L'augmentation des températures mondiales provoque des conséquences multiples et interconnectées. La hausse du niveau de la mer menace les zones côtières, les sécheresses prolongées aggravent l’insécurité alimentaire et la pénurie d’eau, les événements météorologiques extrêmes (inondations, tempêtes, canicules) causent des pertes humaines et économiques considérables, et la biodiversité est gravement affectée par la destruction des habitats et les changements climatiques rapides. Les populations les plus vulnérables, notamment dans les pays en développement, sont les plus exposées aux impacts négatifs du changement climatique, malgré leur faible contribution historique aux émissions de gaz à effet de serre (GES).
- Le niveau des mers pourrait monter de 0,7 à 1 mètre d'ici 2100 selon le GIEC, menaçant des centaines de millions de personnes.
- Plus de 1 milliard de personnes vivent dans des zones côtières à risque d'inondation, selon les Nations Unies.
- Les catastrophes naturelles liées au climat coûtent des centaines de milliards de dollars par an en dommages économiques.
- Le GIEC estime que 1 million d'espèces animales et végétales sont menacées d'extinction.
La transition énergétique vers un modèle bas carbone
La dépendance aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) est à l'origine de la majorité des émissions de GES. Une transition rapide et juste vers un modèle énergétique bas carbone, basé sur les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique, géothermie, biomasse), est donc indispensable. Cette transition nécessite des investissements massifs dans les infrastructures, la recherche et le développement, ainsi qu'une coopération internationale renforcée pour le partage des technologies et des connaissances. Des politiques publiques ambitieuses, notamment la mise en place de prix du carbone efficaces et la suppression des subventions aux énergies fossiles, sont également essentielles.
- Le coût de l'énergie solaire a chuté de plus de 80 % au cours des dix dernières années.
- Les énergies renouvelables représentent aujourd'hui plus de 27 % de la production d'électricité mondiale.
- L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) estime qu’il faut investir plus de 4 000 milliards de dollars par an dans les énergies propres d'ici 2030 pour atteindre la neutralité carbone.
L'adaptation au changement climatique : renforcer la résilience
L’adaptation au changement climatique consiste à mettre en place des mesures pour réduire la vulnérabilité des sociétés et des écosystèmes aux impacts du réchauffement climatique déjà en cours. Cela inclut le développement d’infrastructures résilientes aux événements extrêmes, une gestion durable des ressources en eau, l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques, la protection des écosystèmes côtiers et la mise en place de systèmes d’alerte précoce. L’adaptation nécessite des investissements importants, une planification à long terme et une participation active des populations locales.
- Les coûts de l'adaptation au changement climatique sont estimés à des centaines de milliards de dollars par an, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
La justice climatique : équité et solidarité internationale
Le changement climatique exacerbe les inégalités existantes. Les pays les plus vulnérables, souvent ceux qui ont le moins contribué au problème, sont les plus durement touchés. Le principe de "responsabilité commune mais différenciée", inscrit dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), souligne la responsabilité historique des pays développés dans le réchauffement climatique. La justice climatique exige une solidarité internationale accrue, notamment par le biais de transferts financiers et technologiques vers les pays en développement pour les aider à atténuer leurs émissions et à s'adapter aux impacts du changement climatique. L’accès aux financements verts et aux technologies propres doit être équitable et accessible à tous.
Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts de lutte contre le changement climatique. Cet objectif n'a pas encore été atteint, soulignant la nécessité d'un engagement financier accru et d’une meilleure transparence dans le suivi des flux financiers.
Les priorités pour un sommet international efficace et ambitieux
Un sommet international réussi doit se concentrer sur des priorités claires et ambitieuses pour accélérer la transition vers un futur durable.
Renforcer l’ambition des engagements nationaux et internationaux
Les engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris doivent être considérablement renforcés pour aligner les trajectoires d'émissions avec l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Cela nécessite une augmentation significative des contributions déterminées au niveau national (CDN), une transparence accrue dans le suivi des émissions et la mise en place de mécanismes de responsabilisation efficaces. L’ambition doit s’étendre à tous les secteurs économiques et couvrir l’ensemble des gaz à effet de serre.
Accélérer la transition énergétique juste et inclusive
La transition énergétique doit être accélérée en encourageant massivement le déploiement des énergies renouvelables, en modernisant les réseaux électriques, en améliorant l’efficacité énergétique et en réduisant progressivement la consommation d’énergies fossiles. Des politiques publiques cohérentes, incluant des prix du carbone significatifs, la suppression des subventions aux énergies fossiles et des incitations fiscales pour les technologies propres, sont nécessaires. La transition énergétique doit également être juste et inclusive, garantissant une protection sociale pour les travailleurs et les communautés les plus affectés par la transformation du système énergétique.
Mobiliser des financements massifs pour le climat
Des financements importants sont nécessaires pour soutenir la transition énergétique, l’adaptation au changement climatique et les mesures de réduction des émissions. L’engagement des pays développés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 doit être pleinement respecté et augmenté significativement au-delà de cette échéance. De nouvelles sources de financement doivent être explorées, telles que la taxation des transactions financières, les mécanismes de marché du carbone et les investissements privés dans les technologies vertes. Une transparence accrue dans le suivi et l'utilisation des financements climatiques est cruciale.
Promouvoir la coopération internationale et le multilatéralisme
La coopération internationale est essentielle pour relever le défi climatique. Un multilatéralisme fort, basé sur le respect des engagements internationaux et la solidarité entre les nations, est indispensable. Les organisations internationales (ONU, AIE, etc.) doivent jouer un rôle central dans la coordination des actions, le partage des connaissances et le soutien aux pays en développement. La coopération doit également englober les acteurs non-étatiques (entreprises, organisations de la société civile, collectivités locales).
Intégrer les dimensions sociales et économiques de la transition
La transition vers un avenir bas carbone doit être socialement juste et économiquement viable. La création d’emplois verts, le soutien aux travailleurs et aux communautés affectés par la transition énergétique, et la lutte contre la pauvreté sont des éléments essentiels d’une approche globale. Des politiques sociales et économiques cohérentes doivent accompagner la transition pour garantir son équité et son acceptabilité sociale.
Favoriser l’innovation technologique et le partage de connaissances
L’innovation technologique est un levier essentiel pour accélérer la transition vers un développement bas carbone. Des investissements importants dans la recherche et le développement de technologies propres sont nécessaires, ainsi qu’un partage efficace des connaissances et des bonnes pratiques entre les pays. Le développement et le déploiement de technologies innovantes, notamment dans le domaine du stockage d’énergie, de la capture et du stockage du carbone (CSC), et de l’adaptation au changement climatique, sont essentiels pour atteindre les objectifs climatiques.
Le sommet international sur le climat doit servir de catalyseur pour une action ambitieuse et coordonnée. L'avenir de la planète dépend de notre capacité collective à relever ce défi majeur.